Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Plus de 80% des Chiliens approuvent l'idée de pouvoir puiser dans leur épargne-retraite obligatoire, d'après plusieurs sondages. Et face à ces chiffres impressionnants et aux concerts de casseroles à travers tout le pays ces dernières semaines, les parlementaires ont un à un changé leur vote pour finalement approuver largement le texte, y compris plusieurs parlementaires de la coalition de droite au pouvoir. Le gouvernement a toutefois pesé de tout son poids pour essayer d'éviter l'adoption de la réforme.
C'est donc une lourde défaite politique pour l'exécutif. Celui-ci est critiqué par une bonne partie de la population pour avoir mis en place trop tard, trop peu d'aides sociales pour les plus pauvres et les classes moyennes, durement touchées par la crise provoquée par le Covid-19.
Victoire du mouvement social d’octobre
L'adoption définitive de la réforme est aussi perçue au Chili comme une victoire du mouvement social né en octobre 2019, contre les inégalités dans le pays. Les manifestants réclamaient notamment l'abandon du système de retraites actuel par capitalisation, hérité de la dictature du général Pinochet et qui plonge de nombreux retraités dans la pauvreté.
Une fois la loi promulguée, les Chiliens pourront retirer entre 10% et 100% de leur épargne-retraite obligatoire, selon des cas, et ce peut-être dès la fin du mois d’août.