À la Une: quel avenir pour la procédure d’impeachment?

« Acquitté ». C’est le mot, en lettres capitales, qui s’étale en une de quasiment toutes les éditions papier de la presse américaine ce jeudi 6 février, du Washington Post au Dallas Morning News, après l’acquittement par le Sénat de Donald Trump lors d’une procédure de destitution.Seul le Chicago Sun Times tente un « Teflon Don » en une. Le Téflon, c’est cette molécule utilisée dans le revêtement des poêles antiadhésives. On pourrait donc traduire ce titre par « L’homme qui résiste à toutes les affaires ». « Teflon Don » était aussi le surnom donné à un célèbre parrain de la mafia new-yorkaise…

Pas de titre triomphal dans la presse très conservatrice, comme le Washington Times, qui s’interroge plutôt sur l’avenir de cette procédure d’impeachment. Elle « a maintenant échoué pour la deuxième fois en deux décennies, laissant les constitutionnalistes et les membres du Congrès se demander si la peine de mort politique pensée par les pères fondateurs pour les présidents est définitivement neutralisée ».

Qui peut encore limiter les pouvoirs du président ?

The Nation estime que les élus du Sénat ont « donné au président des pouvoirs quasi illimités » tout en « révélant l’étendue de leur vénalité ». « Les présidents étaient déjà considérés comme immunisés contre les poursuites pénales, renchérit le Boston Globe. Maintenant, ils n’ont plus à craindre le Congrès non plus ». « Le seul contrôle restant est celui du bulletin de vote », un contrôle « que le président est libre de manipuler en faisant appel à des pays étrangers puisque le Sénat en a décidé ainsi ». « S’il y a un point positif dans ce verdict, nuance l’éditorialiste, c’est le courage du sénateur Mitt Romney ».

Mitt Romney est le seul républicain à avoir voté « coupable » pour l’accusation d’abus de pouvoir. Il « savait que l’orage allait tomber », écrit leWashington Post. « La durée de la tempête dépendra de Donald Trump ». Le président doit s’exprimer ce jeudi, à midi heure locale. Selon le journal, « les responsables du parti et de la campagne déclarent en privé espérer que Trump ne soit pas obsédé par cette seule défection et (...) qu’il se réjouira seulement de son acquittement au lieu de s’engager dans une querelle de plusieurs jours avec Romney ».

Fête à la Trump Tower

En attendant l’équipe Trump a célébré cet acquittement mercredi soir à la Trump Tower. Le New York Times décrit « une ruche débordante de chapeaux " Keep America Great ", de steaks bien cuits et de bouteilles de vin rouge ». Une fête à laquelle ont participé le premier cercle de Trump et ses soutiens habituels. Et puis, « appuyé contre un mur », le brexiter britannique Nigel Farage, « dont la présence perpétuelle à l’hôtel, écrit le New York Times, laisse penser qu’il doit pointer ici , comme à l’usine ». La Trump Tower, un hôtel auquel « le Comité national républicain a versé plus de 440 000 dollars depuis l’élection de Donald Trump », glisse le journal, « soit environ 24 400 verres de vin blanc de la maison ».

Argentine : la tournée de la dette

Direction l’Argentine, maintenant. Le Parlement a adopté mercredi 5 février une loi qui accorde de larges pouvoirs au gouvernement pour restructurer la dette du pays (la plus importante d’Amérique latine). Le président argentin a conclu une tournée européenne mercredi à Paris, qui avait clairement pour objectif de chercher des soutiens à une renégociation de cette dette auprès du FMI. Emmanuel Macron a promis que la France se tiendrait « aux côtés » de l’Argentine dans ces négociations, explique Clarin. Le pape aussi s’est prononcé en faveur de cette renégociation lors de sa rencontre avec la cheffe du FMI, c’est la une de l’édition papier de La Nacion.

Pagina12 se montre ravi du ton de la rencontre entre Alberto Fernandez et Emmanuel Macron. « Malgré les difficultés actuelles, l’Argentine semble passer du statut d’épine sous le pied à celui de jeune pousse. À la fin de la tournée du président Fernandez en Europe, Paris apparaît comme "un nouvel ami inattendu", dont l’agenda n’est pas loin de celui que l’Argentine aurait pu présenter ». Le journal consacre, au passage, un papier aux cadeaux échangés par les deux présidents.Emmanuel Macron a offert à Alberto Fernandez une guitare. Ce dernier a offert à son homologue les œuvres complètes de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges… en français.

Colombie : mort du tueur à gages de Pablo Escobar

En Colombie, la presse annonce la mort, à 54 ans, de « Popeye ». C’est le nom sous lequel était connu l’ancien patron des tueurs à gages du baron de la drogue Pablo Escobar. Il était hospitalisé depuis fin 2019 pour un cancer de l’estomac. C’est « l’un des criminels qui a passé le plus d’années en prison », rappelle El Espectador, condamné à « 23 ans pour les crimes qu’il a commis au service du cartel de Medellin ». Il a été jugé coupable « de plus de 300 homicides ordonnés par Pablo Escobar ». Popeye avait bénéficié d’une liberté conditionnelle en 2014 avant d’être détenu à nouveau, depuis un peu plus d’un an, accusé d’extorsion.

Haïti : la Une du Nouvelliste

Le rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste revient sur les trois ans de Jovenel Moïse au pouvoir, sur les mesures de prévention mises en place par Haïti pour prévenir la propagation du coronavirus, et sur le concours Compas danse challenge !

 

 

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