À la Une: aux Etats-Unis, un caucus qui tourne au fiasco

« Un autre couac dans la démocratie américaine alors que le monde a les yeux rivés sur l’Iowa. » C’est le titre du Washington Post ce matin. « On attend toujours le gagnant », écrit pour sa part le Dallas Morning News en Une. Le New York Times constate un début chaotique et relate la colère des sympathisants et l’impatience des candidats. « Quatre ans de préparation pour un dysfonctionnement pareil… », résume le Washington Post.

En cause donc une application qui aurait dû transmettre au QG du parti les résultats des 1 700 caucus. « Help », « au secours », a écrit une responsable de l’organisation du scrutin au niveau du comté sur sa page Facebook. Linda Nelson n’arrivait pas à faire fonctionner l’application et c’était donc sa façon d’appeler à l’aide. Comment en est-on arrivé là ? Le New York Times tente de trouver une réponse dans un article qui rappelle que c’est la troisième fois consécutive que le caucus de cet État pose problème. « À défaut d’avoir un vainqueur, on peut déjà désigner un perdant c’est l’Iowa », conclut le journal.

Et les républicains ont déjà commencé à exploiter ce fiasco. Le directeur de campagne du président Donald Trump, dans l’objectif de décrédibiliser les démocrates, a déclaré que ce caucus était entaché de fraudes. Des propos que Donald Trump va sans doute réitérer ce soir lors de son traditionnel discours sur l’état de l’Union.

Le discours sur l’état de l’Union d’un président « gonflé à bloc »

Un discours qu’il prononce devant la Chambre des représentants alors que le rideau tombe sur son procès en destitution au Sénat. Et d’après le journal canadien Le Devoir, on peut parier que le président « …gonflé à bloc… profitera de cette tribune en heure de grande écoute pour se poser à nouveau en victime d’une “chasse aux sorcières” des démocrates, tout en vantant son bilan des dernières années ». D’après le site d’information Politico, le président mettra aussi l’accent sur l’économie, dont il exagérera les performances, tout en se les attribuant.

La mobilisation des électeurs latinos

C’est un réservoir de votes important, voire essentiel pour les démocrates. La Folha de São Paulo publie le portrait d’un étudiant brésilien de 27 ans qui travaille comme bénévole dans l’équipe de campagne du candidat Pete Buttigieg. Son travail consiste précisément à essayer de séduire l’électorat latino. « C’est important de montrer que des étrangers comme moi soutiennent un candidat comme Pete parce qu’il représente une nouvelle politique et en tant qu’homosexuel il fait partie d’une minorité. Le fait de voter pour lui, c’est une grande avancée pour ce pays. »

Les Hispaniques représentent 13 % de l’électorat, tendance à la hausse. Pour ce qui est de l’État de l’Iowa, la population latino a doublé ces deux dernières décennies et représente aujourd’hui environ six pour cent des 3 millions d’habitants, contre 4 % d’Afro-Américains. Toujours selon Folha de São Paulo, en 2016, 3 000 latinos avaient participé au caucus. Un nombre qui pourrait atteindre les 20 000 cette année. À l’instar de Pete Buttigieg, les autres candidats comme Bernie Sanders, Elizabeth Warren ou Joe Biden misent eux aussi sur les électeurs latinos, avec des bénévoles spécialement recrutés pour séduire cette minorité.

Rencontre avec des latinos qui soutiennent Donald Trump

Le journal mexicain El Universal se penche sur les Américains d’origine mexicaine justement qui « aiment » Donald Trump comme écrit le quotidien, et qui souhaitent fermer les frontières aux migrants venant du Sud. Pour comprendre pourquoi, en 2016, 29 % des électeurs latinos ont voté pour Donald Trump qui n’a cessé d’insulter les Mexicains, le journaliste s’est rendu dans l’État de l’Utah.

Le journal a rencontré Ignacio Valdez qui représente l’organisation Latinos for Trump dans l’État de l’Utah. Venu aux États-Unis en 2003, Ignacio Valdez est un grand admirateur de Donald Trump, « j’aime ses livres, sa politique et son sens des affaires », dit-il. Interrogé sur les insultes du président à l’encontre des Mexicains, Ignacio Valdez estime qu’il n’y a pas de mauvaise intention derrière ces propos. Comme d’autres sympathisants de Donald Trump, il défend le port d’armes et une politique d’immigration plus stricte. Lui qui est venu légalement dans le pays pense que traverser la frontière en clandestin n’est pas « la meilleure façon » d’arriver dans le pays.

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