Les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin dans tout le pays. Près de 4,5 millions d'électeurs sont attendus pour ce scrutin qui doit départager les candidats aux 83 postes de députés qui composeront le futur Parlement à Porto-Novo, la capitale administrative du pays. Dans un bureau de vote installé dans une école publique du quartier de Gbegamey, à Cotonou, les portes ont ouvert ce matin avec quinze minutes de retard, raconte notre envoyé spécial Guillaume Thibault.
Est-ce la complexité de la procédure technique ou le manque de formation des membres du bureau, quoiqu’il en soit, la volonté de respecter strictement le nouveau code électoral a obligé les premiers votants à patienter. « Ça a pris un peu de retard, mais c’est pas grave. C’est le dernier virage », explique un des assesseurs à RFI. « C’est un droit civique que je dois accomplir pour que le Bénin, notre pays, ait la paix. Sans ça le Bénin ne peut pas avancer », explique un autre, qui prend son mal en patience dans la file d’attente.
Dans la cour de cette école, l’enjeu de cette élection est au cœur des causeries. Il y a ceux qui soutiennent la majorité parlementaire portée par le président Boni Yayi. « On cherche le meilleur, dit un partisan de Boni Yayi. Il a fait un bon travail. En tout cas, on ne peut que le féliciter quand même. » Et aussi ceux qui appellent au changement. « C’est une élection vraiment très, très importante pour nous parce que le président Yayi Boni est en fin de son mandat. Tous les Béninois doivent passer pour voter, c’est le devoir de citoyenneté. Venez voter ! » lance un autre.
La déclaration d'amour de Boni Yayi à son peuple
Le président du Bénin a également rempli son devoir électoral. « Aujourd’hui, je ne suis pas candidat, vous le savez bien, et je ne serai candidat à rien. Mon nom ne figura plus dans aucun bulletin dans l’avenir, a assuré Boni Yayi. Mon crédo, 'un Bénin paisible', reconnu dans sa stabilité légendaire. C’est vous le peuple souverain. Il s’agit maintenant de mettre en place un nouveau Parlement. Mon souhait : que nous ayons des institutions fortes. Je vous demande de ne pas vous décourager. Battez-vous pour tout faire pour voter. Dieu sera toujours avec vous. Nous sortirons grandis de ce scrutin et ceci dans la liesse populaire, dans l’amour. Je vous adore infiniment, gros bisous à vous tous ! »
Une déclaration qui n'a pas convaincu l'un des leader de l'opposition, l'ancien président Nicéphore Soglo : « Les gens sont comme saint Thomas, ils ne croient plus du tout aux déclarations des uns, des autres. Ils veulent des actes et npus jugerons Boni Yayi à ses actes, c'est tout. »
Le scrutin, qui se déroule dans un climat de relative défiance des citoyens vis-vis de la classe politique constitue un véritable test, à un an de l'élection présidentielle de 2016, lors de laquelle l'actuel président, Thomas Boni Yayi, ne devrait donc pas se représenter. Il avait de toute façon atteint la limite des deux mandats présidentiels autorisés par la Constitution.