L'oreille collée à sa radio, Edda attend les clients, plutôt rares en ce moment. Ce chauffeur estime que les députés une fois élus, oublient vite la population : « Nos frères après avoir été élus, ils nous oublient. Au boulot les députés ! »
Yves a 40 ans. Analyste financier de formation, comme de nombreux diplômés, il n'a jamais trouvé de travail dans sa branche et « se débrouille ». Son reproche : les députés doivent être mieux formés pour répondre aux attentes des gens : « Il n’y a que quelques intellectuels, qui savent vraiment ce que c’est que le rôle d’un député. Il y en a qui ne savent même pas ce qu’est une proposition de loi. Il y en a d’autres qui ne savent même pas faire quelques phrases en français, mais eux disent que [si les choses vont mal] c’est la faute du pouvoir financier. »
Raïmi est entrepreneur privé. Son commerce de pièces détachées marche bien dit-il. Pour lui, les députés gagnent trop d'argent et sont déconnectés de la société béninoise. « Si j’étais devant ces députés, je leur dirais que l’on n’est pas à l’aise. La scolarité est chère, la location est chère, le ciment est cher, tout est cher. Un homme politique ne doit pas être riche. Il doit être au même rang que les citoyens », affirme-t-il.
Des Béninois critiques donc envers les futurs députés, mais qui indiquent tous « qu'ils iront voter » par respect pour le pays.