Le sable blanc, de longues déferlantes de l'océan atlantique, des rangées de palmiers : le cadre est idyllique. Mais pour la population du village de Togbin, il n'en est rien. Dans le bourg, les pistes sont en sable, les fils électriques traînent par terre. Pour Arnaud, jeune informaticien, la classe politique ne s'occupe pas des zones enclavées : « Nous sommes oubliés par les politiques. Nous demandons des routes, de l’électricité. Nous demandons de l’eau courante. Parce que nous promettre et ne pas faire, c'est se foutre de nous. »
Arnaud est étudiant et montre un tas de détritus. Lui dénonce les conditions sanitaires à Togbin : « Ici par exemple nous n’avons pas d’hôpital, ce qui est grave quand nos femmes doivent accoucher, nous devons faire des kilomètres avant d’aller à l’hôpital quand quelqu’un est malade. La jeunesse à Togbin est délaissée. »
Alain est transitaire. Il n'a que 50 ans, mais son visage est marqué par une vie de labeur. Malgré sa colère contre les politiques, il est venu chercher sa carte d'électeur : « La classe politique vit bien, tandis que pour la population ça ne marche pas. On souffre. Quand les personnes souffrent, il faut se libérer et la libération c’est la révolution. » Village isolé, enclavé Togbin n'est pourtant situé qu'à sept kilomètres de la capitale économique.