Avec le communiqué diffusé mercredi 6 mars, la coalition Cach du président Tshisekedi prend acte de la suprématie des pro-Kabila au sein du futur hémicycle avec 330 députés, et ce sans même attendre une validation de cette majorité par l'Assemblée comme le réclamaient certains.
Dans l'entourage de l'opposant Martin Fayulu, on y voit la preuve de l'existence d'un « accord caché » entre les deux coalitions. « Kabila s'est octroyé une fausse majorité qui lui permet de continuer à tirer les ficelles », réagit sur Twitter son parti Ecide.
« Mauvaise fois », répond Augustin Kabuya, secrétaire général de l'UDPS. Pour lui, la majorité « FCC » relève de « l'évidence ». D'autant, dit-il, qu'au cours des concertations de ces derniers jours, le Front commun a « fourni tous les documents » le prouvant. De plus, cette question retardait la formation du gouvernement. « Bloquer le pays » plus longtemps, dit-il, aurait été « irresponsable ».
Quant au choix d'un gouvernement de coalition, plutôt qu'une cohabitation, avec un Premier ministre choisi par le président Kabila, cela suscite aussi des commentaires. Du côté du mouvement citoyen La Lucha, on craint qu'ainsi et avec une cinquantaine de députés seulement, Félix Tshisekedi ne soit réduit à constater les décisions prises par un autre.
« Le chef de l'Etat a prêché la réconciliation et l'unité du Congo », rétorque Augustin Kabuya. « Qu'ils soient Cach ou FCC, tous les députés vont travailler pour le bien de notre peuple », promet le secrétaire général adjoint de l’UDPS.