Dans un communiqué sibyllin, le FCC, la plate-forme de Joseph Kabila, et le Cach, celle de Félix Tshisekedi, se disent favorables à un « gouvernement de coalition ». Joseph Kabila n’est pas cité. Le communiqué se contente de l’appeler « l’Autorité morale » du FCC et le « président de la République honoraire », une fonction qui ne figure pas dans la Constitution.
Selon les auteurs du communiqué, l’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila Néhémie Mwilanya pour le FCC, et Jean-Marc Kabund pour le Cach, l’ancien chef de l’Etat doit maintenant permettre au président Tshisekedi de désigner le « formateur » du gouvernement en vertu des « devoirs de sa charge », sans préciser lesquels.
« Un formateur » appelé généralement à devenir Premier ministre dans le système congolais hérité du système belge. Aucun nom ne figure dans le communiqué, mais celui-ci suggère clairement que c'est à l'ex-président Kabila qu'il revient de le nommer dans la mesure où sa coalition, selon les signataires, détient « de manière documentée la majorité absolue à l'Assemblée ». La Constitution ne prévoit pas la désignation d’un « formateur » en tant que tel, mais celle d’un Premier ministre issu de la majorité parlementaire. Le FCC la revendique aujourd’hui par ce communiqué.
Jusqu'à présent, la question de la majorité faisait débat. Le FCC la revendiquait, mais la semaine dernière à Windhoek, le président Tshisekedi avait assuré à la presse que la majorité parlementaire restait à identifier. Certains estimaient que, formellement, seule l'Assemblée nationale est habilitée à identifier une majorité au sein d'une séance plénière au cours de laquelle chaque député déclare s'il rejoint l'opposition ou la majorité. Finalement, la question semble donc réglée. Selon le document, des discussions ont eu lieu en début de semaine et les deux formations sont tombées d'accord sur la formule d'une coalition.
En janvier, déjà, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement sortant, avait évoqué une union entre le FCC et le Cach. Il avait déclaré qu’elle s’imposait pour « défendre les intérêts du pays face aux étrangers ».