C'est sans le moindre avertissement qu'une équipe de la société nationale d'électricité (Nigelec) est venue dimanche réquisitionner le groupe électrogène d'Agadez.
Spontanément, plusieurs jeunes ont alors organisé un sit-in pour empêcher le déplacement de ce générateur essentiel à la ville, comme l’explique Nana Hekoye, coordinatrice régionale d'Alternative espace citoyen à Agadez : « Ce groupe est utilisé pour les hôpitaux, est utilisé pour les maternités. Il y a des maternités à Agadez ville où vraiment les femmes accouchent avec des lumières, des cellulaires. Ce n’est pas normal. S’il y a une panne, ils doivent avoir une ligne budgétaire pour cela. Pour nous, c’est qu’il n’y a pas de justice sociale. Au niveau d’Agadez bien qu’il y a toutes les compagnies minières comme la Cominak [Compagnie minière d'Akouta], la Somaïr [la Société des mines de l'Aïr], la Sonichar [Société nigérienne du charbon], il y a toujours des coupures d’électricité. Ce n’est pas normal. »
Les autorités se sont engagées à rendre le générateur le 25 février au plus tard. Un délai raisonnable, selon Mohamed Anako, président du Conseil régional d'Agadez : « On n’a pas dépouillé l’hôpital. Quand il y a des coupures, il y a un groupe qui doit alimenter tout l’hôpital. La population a été choquée, car elle a appris qu’il y a un groupe électrogène qui doit quitter sans qu’elle soit informée, bien entendu. Mais après, on a parlé avec les autorités centrales et nous avons compris qu’il s’agissait tout simplement d’un prêt, et qu’il va revenir. »
Dix-huit manifestants ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi. Tous libérés depuis par le procureur d'Agadez.