Ce pourrait être un film sur l'immigration. Mais c'est un film hommage d'un fils à sa mère. Nadir Dendoune filme Messaouda Dendoune, 82 ans, dans son petit appartement en périphérie de Paris. Elle raconte ses neuf enfants, son mari qui partait travailler tous les jours et qui maintenant est en maison de retraite. Pour Nadir Dendoune, le réalisateur, « on a fait quelques films sur les immigrations en règle générale, mais c’est des films qui ont souvent donné la parole aux hommes et cela a été toujours par le prisme du travail. A ma mère, on ne lui a jamais dit : "Qu’est-ce que tu penses de la société, qu’est-ce tu penses de la politique ?" ».
A l'aide d'une petite caméra à cassette, le réalisateur filme avec bienveillance sa mère qui range des photos, cuisine des beignets, boit son café, seule, face à la fenêtre. Ce quotidien est aussi celui d'une dame, immigrée, qui vieillit, et c'est ce qui a touché les organisateurs du festival, comme Leïla Aoudj, la directrice artistique des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) : le film « montre une femme qui a touché l’Algérie, qui est partie vivre en France, mais qui finalement ne s’est jamais imprégnée de la société française et qui est restée un peu dans son huis-clos algérien. Donc forcément, ça parle au public ».
Des figues en avril, un documentaire autoproduit, a dépassé les 10 000 entrées en France, et devrait être projeté à nouveau en Algérie à l'automne.