Avec notre envoyée spéciale à Chemnitz, Nathalie Versieux
« Merkel muss weg » (« Merkel doit partir »). A Chemnitz hier soir, l'habituel refrain de l'extrême droite est scandé par plusieurs centaines de personnes qui ont répondu à l'appel du groupement d'extrême droite Pro Chemnitz.
Beaucoup d'hommes, surtout des jeunes, vêtus de noir, crâne rasé ou cheveux très courts. Des drapeaux allemands flottent dans la foule, au pied du stade du club CFC, connu pour ses hooligans radicaux et violents.
Ramona, 60 ans, est venue des environs pour protester contre la politique de l'asile d'Angela Merkel. Elle est révoltée que les gens comme elle sont présentés comme des nazis par la presse allemande. « Ca, c'est vraiment le pire ! Nazi, ca veut dire national socialiste. National et socialiste, qu'est-ce qu'il y a de mal à ça ? Le mot nazi a un drôle d'arrière goût. Mais si on définit bien les choses, je suis nationale, car j'aime ma nation. et je suis socialiste. A vrai dire, il n'y a rien de mal à ça ! »
A quelques pas de là, Mario, 40 ans et Heiko, 47 ans, haleine d'alcool, se plaignent de la présence des étrangers. « Prenez la piscine... Pendant des années, on est allés à la piscine. Il ne se passait jamais rien. Et voilà que depuis deux ans, on nous a mis un service de sécurité à la piscine. Un service de sécurité à la piscine ! Où les enfants ne peuvent plus bouger librement, ou les autres ne peuvent plus non plus bouger librement, parce qu'ils tripotent les filles ou que les vestiaires sont cambriolés. »
A Chemnitz hier, la forte présence policière a permis d'éviter de nouveaux débordements.