Municipales en Tunisie: militaires et policiers votent pour la première fois

Pour la première fois dans l'histoire de la Tunisie, les membres des forces de sécurité et de défense vont voter. Jusqu'à présent, ils n'en avaient pas le droit pour des raisons de neutralité. Ce vote reste cependant un sujet sensible pour les premiers concernés.

En Tunisie, les premières élections municipales depuis la révolution de 2011 se tiendront dans une semaine, le 6 mai. Ce dimanche 29 avril, les militaires et les policiers se rendent aux urnes, une semaine avant les autres. Ils sont 36 000 à s'être inscrits sur les listes électorales. Ce tout premier vote divise parmi les militaires tunisiens, mais aussi parmi les policiers, dont certains ont appelé au boycott des élections municipales.

Ceux qui y sont favorables se veulent en revanche rassurants, à l'instar de Jamel Jarboui, porte-parole de l'Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes. « Nous sommes des citoyens comme les autres, déclare-t-il. Cette participation est organisée par des lois strictes : le policier n'a pas le droit d'être membre d'un parti politique. Il n'y a pas de raison que les gens aient peur de ce droit ».

Difficulté sécuritaire

Au-delà des questions de neutralité, l'organisation du vote pose des difficultés d'ordre sécuritaire, comme l'explique Emna Bennari, de Mourakiboun, un réseau d'observateurs des élections. « C'est quand même assez délicat, c'est une première en Tunisie, explique-t-elle. Ils vont voter dans des centres de votes normaux, dans les écoles. Il y aura un centre de vote par municipalité, 350 centres de vote environ. Donc, on va croiser les doigts pour que cette première expérience se passe dans les meilleures conditions ».

Le dépouillement du vote des militaires et policiers aura lieu en même temps que celui des civils, après le vote du 6 mai. En attendant, les urnes devront être scellées et gardées pendant une semaine dans les antennes régionales de l'Isie, l'instance chargée des élections.

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