« C’est pas que ça m’intéresse pas. Mais, franchement, je n’ai aucun espoir », se désole Rahma. Quand on interroge les passants croisés sur l’avenue Bourguiba, au cœur de la capitale tunisienne, on ne peut pas dire que l’enthousiasme soit au rendez-vous, trois semaines avant les élections municipales.
Beaucoup de Tunisiens sont déçus par les élections législatives et présidentielle qui ont eu lieu depuis 2011 et ont échoué à améliorer la situation économique et à éliminer la corruption. Alors les municipales... « On a perdu toute confiance dans les listes électorales, donc je crois pas qu’on va voter », résume Houssem.
La crainte d’une abstention importante
Ce risque d’une forte abstention inquiète les associations, comme Mourakiboun, un réseau spécialisé dans l’observation des élections. Car les municipales sont un élément clé du processus de décentralisation prévu par la nouvelle constitution. « C’est un chamboulement juridique, administratif et politique qui est en train d’être mis en place et donc il faut quand même aller voter parce que une élection locale est quand même différente de ce qu’on a vu tout au long de ces 7 ans », explique ainsi Emna Bennari, responsable juridique de Mourakiboun.
Problème : le Code des collectivités locales, qui doit définir les prérogatives des futurs conseils municipaux, n’a toujours pas été adopté. Il fait l’objet de discussions sans fin au Parlement. Dans ce contexte il sera encore plus difficile de convaincre les Tunisiens de s’intéresser à ces élections.