Craignant d’être renvoyés dans leurs pays, quelque 2 500 réfugiés burundais fuient brusquement début mars Kamanyola, dans l'est de la RDC, où ils vivaient depuis 2015. Direction le Rwanda, où ils demandent l’asile. Kigali les place alors dans trois sites de transit.
Problème, ces réfugiés qui pour la majorité se réclament de la prophétesse Zébiya refusent tout enregistrement biométrique ou vaccination, ce qui est obligatoire au Rwanda. Après avoir tenté de négocier, les autorités rwandaises durcissent le ton. Lundi dernier, la police sollicite leurs représentants pour leur dit-on s’entretenir avec la ministre en charge des réfugiés, Jeanne d’Arc De Bonheur. La rencontre n’a finalement pas lieu. En revanche, deux de leurs représentants restent aux mains de la police.
Le surlendemain, la situation s’envenime un peu plus lorsque sur le site de Gashora, où vivent 1 600 de ces réfugiés, les autorités rwandaises accompagnées du HCR tentent à nouveau de les enregistrer et de vacciner leurs enfants. Des échauffourées éclatent. La police rwandaise arrête 33 de leurs représentants. Les réfugiés de Gashora demandent alors à retourner au Burundi.
Samedi soir, des dizaines de bus viennent les chercher. Mais ces réfugiés refusent de partir de nuit et sans leurs représentants arrêtés. La situation se dénoue finalement dimanche matin. Selon un responsable rwandais, les réfugiés arrêtés sont libérés. Toujours selon cette même source, ce sont au total 1 604 réfugiés qui sont transférés par Kigali dans le nord-est du Burundi au poste-frontière de Gasenyi-Nemba.