Entre l’absence d’assistance de la part du Haut Commissariat aux réfugiés depuis plus de deux mois, des menaces de la part de voisins congolais et, surtout, la peur de se faire extrader vers le Burundi, « la situation était devenue intenable », pour les 2 500 réfugiés burundais de Kamanyola. C’est ce qu’explique Dionyse Nyandwi, un des représentants des adeptes de la prophétesse Zebiya, qui avaient trouvé refuge dans cette localité du Sud-Kivu après avoir fui la répression qui s'était abattue sur eux au Burundi.
Ils ont donc plié armes et bagages ce mercredi 7 mars, en direction du Rwanda, situé quatre kilomètres plus loin à peine, où ils espèrent trouver plus de sécurité. « On a quitté le camp à pieds, on est arrivés à la frontière, sauf les malades et les handicapés des assassinats du 15 septembre », à qui « la Monusco a offert des véhicules, pour les faire venir jusqu’au Rwanda », raconte Dionyse Nyandwi.
Pour ces réfugiés, la situation était totalement bloquée. Le gouvernement congolais leur reprochait leur refus d'un enregistrement biométrique et le HCR celui d'un entretien individuel. Le processus de reconnaissance de leur statut de réfugié n’est donc jamais allé jusqu'au bout.
Que va décider le Rwanda ?
Le bureau du HCR au Congo confirme que « le groupe de Kamanyola est entré au Rwanda ». Son porte-parole, Andreas Kirchoff, se demande à présent « quelle sera la réaction des autorités burundaises » et « quelle proposition le Rwanda fera aux membres de ces groupes ».
En attendant, les anciens réfugiés de Kamanyola ont été accueillis par les autorités rwandaises, qui leur ont montré un terrain où passer la nuit. Mais ils n'avaient pas encore été enregistrés mercredi soir.