Lundi matin 26 mars, des voitures de la police rwandaise sont allées chercher les représentants des réfugiés dans les trois sites de transit où on les a éparpillés depuis deux semaines. « On nous a dit qu'on allait discuter avec la ministre » en charge des Réfugiés, Jeanne d'Arc Debonheur, selon leurs témoignages.
Cinq d'entre eux étaient du site de Nyarushishi dans le sud-ouest du Rwanda, trois autres du site de Nyanza dans le centre et les trois derniers de Gashora dans le district de Bugesera dans l'est du pays.
Chaque groupe va alors passer des heures dans un poste de police proche de son site d'accueil, avant qu'on ne leur annonce finalement que la ministre n'était pas disponible. Retour à la case départ le même jour, mais à l'arrivée, les réfugiés se rendent comptent que leurs deux principaux leaders, Dionyse Nyandwi et Jeanne-Françoise Ndayisenga, manquent à l'appel, ils seraient restés aux mains de la police.
Et les autorités rwandaises n'en sont pas restées là. Elles sont revenues à la charge mercredi dans le site de Gashora, en compagnie du HCR, toujours selon toujours les réfugiés, en tentant de les enregistrer biométriquement et de vacciner tous les petits enfants. Mais les réfugiés s'y sont opposés, comme à leur habitude, en mettant en avant leurs convictions religieuses, qui leur interdiraient de telles pratiques.
Il y a eu des échauffourées, la police rwandaise a finalement arrêté une trentaine de réfugiés, essentiellement des personnes formées, accusées d'être « les instigateurs de la contestation ».
Jusqu'ici, le bureau du HCR au Rwanda dit ne pas être au courant de ce qui se passe dans ces sites depuis quatre jours.
La police du Rwanda a confirmé l’arrestation de 33 réfugiés burundais pour incitation de leurs compagnons à rejeter l’assistance fournie par le HCR, dans un tweet publié dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle précise qu’il s’agit d’un acte qui a mis en danger la vie d’autres réfugiés et qui est punissable par le code pénal.