Officiellement, Libreville justifie ce retrait par les progrès réalisés vers la paix en Centrafrique. Officieusement, les troupes gabonaises ont été impliquées dans une série de scandales sexuels, depuis le déploiement de la Minusca, en 2014. Un haut responsable de l'ONU évoque aussi un « manque d'équipement » et assure regretter la décision des autorités gabonaises.
« Le dialogue reste ouvert pour un retour du contingent », estime encore cette source.
C'est dans tous les cas une très mauvaise nouvelle pour la Minusca, le Gabon étant un partenaire historique. Ses troupes, en effet, participaient à la force de réaction rapide et constituaient un bataillon de réserve, des pièces maîtresses pour assurer la protection des civils centrafricains dans un contexte de retour à la violence des groupes armés.
L'ONU pourrait donc se retrouver dès le mois de juin, lorsque le Gabon devrait effectivement retirer ses troupes, avec un déficit d'un peu plus d'un millier de casques bleus. Le Conseil de sécurité avait effectivement voté, en novembre dernier, pour un renforcement de la Minusca de 900 hommes, mais à ce jour, aucun pays n'aurait annoncé de nouvelle contribution.