Tout commence vendredi, à l'aube, quand un véhicule renverse un jeune homme et le blesse mortellement devant le lycée technique de Bangui. Un attroupement se forme, le conducteur prend la fuite et la rumeur publique incrimine un véhicule de la Minusca.
Lorsqu'un peu plus tard, un véhicule signé U-N passe sur les lieux de l'accident, il est pris à partie par la foule et incendié. Les passagers sont sauvés de justesse, selon la Minusca.
Un camion de pompiers est alors envoyé sur place qui, lui aussi, est pris à partie. Ailleurs, en ville, un autre véhicule de l'ONU sera incendié.
Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement, lance un appel au calme et indique que le conducteur responsable de l'accident était un militaire centrafricain mais son appel n’apaise pas la tension.
La Minusca, à son tour, appelle au calme et se défend. Dans un communiqué, elle déplore la mort du jeune homme et soupçonne une manipulation.
« Ces deux incidents ont été suivis par d’autres attaques à travers la ville de Bangui contre des véhicules de la Minusca, laissant penser à une escalade préméditée », peut-on lire dans le communiqué.
Ce samedi matin, le climat en ville restait tendu. Une tentative de manifestation devant le lycée technique a été dispersée.
La Minusca suscite la défiance de beaucoup de Centrafricains et ce sentiment est régulièrement attisé. Il y a un an, des manifestations hostiles à la présence de la mission onusienne s'étaient soldées par la mort de quatre civils, à Bangui.