Un tas de cendres. C'est ce qu'il reste des copies des candidats au concours. Elles avaient été stockées dans une pièce verrouillée par trois cadenas. L'un d’eux appartenait au bureau anti-corruption, l'autre au ministère de la Fonction publique et le dernier à l'Ecole. Une destruction de preuves potentielles que le directeur général du Bureau indépendant anti-corruption, Jean-Louis Andriamifidy, ne comprend pas.
« Nous avons constaté qu'effectivement les copies avaient été brûlées et que les cadenas que nous avions mis ensemble ont été brisés. Ces copies devaient nous permettre d'avoir des éléments de preuves éventuelles sur ces soupçons de corruption. C'est dommage de ne plus avoir la possibilité d'exploiter ces documents », déplore-t-il.
Contacté, le ministre de la Fonction publique a indiqué ne pas être au courant de la destruction de ces documents. La ministre de la Justice, citée dans la presse malgache comme ayant donné l'ordre de brûler ces copies, n'a pas souhaité s'exprimer, mais le directeur général de l'Ecole de la Magistrature et des Greffes, Hugues Rajoelina, dément. C'est lui qui a pris cette décision et précise qu’un huissier de justice était présent.
« Le concours a déjà été annulé. Il n'y a donc pas lieu de retenir les copies des candidats. Comment établir des preuves avec des copies qui sont déjà nulles et non avenues ? »
Les épreuves du concours avaient été annulées le 22 février après la fuite d'un QCM vierge de l’examen, laissant soupçonner une tentative de fraude par échange de copies.