A Madagascar, ils sont nombreux ceux qui reçoivent des menaces pour avoir dénoncé des cas de corruption. Le plus connu reste Clovis Razafimalala, militant écologiste menacé de mort pour ses dénonciations de trafic de bois de rose.
La loi sur la lutte contre la corruption adoptée il y a tout juste un an indique que c'est le directeur du bureau anti-corruption qui est responsable de la protection des témoins, dénonciateurs ou lanceurs d'alerte. Mais sur le terrain cette mission est impossible à mener, explique le principal concerné Jean-Louis Andriamifidy, le directeur général du Bianco : « Lorsque la vie d'un témoin est en danger, le Bianco ne dispose pas de structure ni de budget pour permettre de protéger physiquement le témoin ou le dénonciateur. On reçoit beaucoup de dénonciations anonymes. Les gens disent : "On ne peut pas donner notre nom parce que nous avons peur". Si on fait des investigations sur des dénonciations anonymes, on arrive quelques fois à des impasses, donc il faut quand même que les gens puissent s'exprimer. »
Permettre aux témoins et lanceurs d'alerte de s'exprimer sans crainte est un objectif primordial puisque Madagascar est l'un des pays les plus corrompus au monde selon l'ONG Transparency International. Ce 29 novembre, le Bianco a soumis ses doléances aux ministères concernés. Il espère qu'une nouvelle loi sera adoptée pour pouvoir renforcer la protection des témoins de corruption.