Les enquêtes du bureau anti-corruption ont bien du mal à être suivies de condamnations. En cause, la Chaîne pénale, l'organe judiciaire chargé de prendre le relais une fois les investigations du BIANCO terminées.
Sur 157 personnes arrêtées pour des affaires de corruption en 2016, seulement 26 ont été placées en détention provisoire par la Chaîne pénale. La Chaîne n’a pas pu remplir effectivement sa mission de répression des faits de corruption, explique à RFI Jean-Louis Andriamifidy, directeur général du BIANCO. « Cette structure n’a pas d’indépendance dans sa mission, donc elle ne peut pas convenablement condamner ou poursuivre une personne très haut placée ».
Une loi vient justement d'être promulguée pour que les magistrats qui composent cette chaîne pénale ne puissent subir aucune pression de la part du pouvoir exécutif.
Une restructuration dont se félicite Ndranto Razakamanarina, président de l'alliance Voahary Gasy, une plateforme de la société civile. Mais il faut maintenant des résultats concrets, indique-t-il. « Ce qui pose problème, c’est toujours la même chose, c’est la volonté politique des autorités supérieures de vraiment s’engager dans cette lutte ; c’est-à-dire comment attraper les gros poissons… ? »
Objectif fixé par le BIANCO : l'éradication de la corruption à Madagascar à l'horizon 2025. Une condition indispensable pour permettre le développement économique, social et environnemental du pays. L'ONG Transparency International classe d'ailleurs la Grande île parmi les pays les plus corrompus au monde (au 145e rang sur 176).