L'épouse de Nnamdi Kanu et des membres du mouvement biafrais IPOB racontent tous la même histoire. Ils ont vu le chef de file du groupe indépendantiste Igbo pour le Biafra pour la dernière fois le 14 septembre 2017, peu avant un assaut des militaires nigérians contre sa résidence, dans la ville d'Umuahia. Le lendemain, le mouvement IPOB etait classé « groupe terroriste » par les autorités.
Depuis, le charismatique animateur de Radio Biafra, une antenne basée à Londres, poursuivi pour trahison et atteinte à la sécurité de l'Etat, ne s'est jamais présenté à son procès mi-octobre.
Fuite en Grande-Bretagne ?
Cette absence alimente d'innombrables rumeurs sur l’endroit où il se trouve. Ses proches accusent l'armée de le détenir en secret. Ce que les militaires démentent. « Je suis inquiet, a déclaré Ifeanyi Ejiofor, son avocat. Je ne suis pas en mesure de dire ou se trouve mon client. Je ne sais même pas s'il est en vie ».
« Il faut que la personne qui devait être au tribunal le 11 octobre 2017 puisse se présenter à son procès, poursuit-il. A aucun moment Nnamdi Kanu n'a manifesté son intention de ne pas se présenter. Mais les militaires l'en ont empêché. Pour cela, il ont organisé un raid sur sa résidence, ils ont tué des gens, ont enlevé Nnamdi Kanu et maintenant ils disent nier l'endroit où il se trouve ».
Un ancien gouverneur de l’État d’Abia avait un temps affirmé que Nnamdi Kanu, qui possède la double nationalité, avait fui en Grande-Bretagne. Mais l’ambassade britannique a réfuté ces allégations.
La prochaine audience est prévue le 28 mars devant le tribunal d'Abuja, la capitale nigériane. Les trois personnes qui se sont porté caution pour Nnamdi Kanu sont d'ailleurs convoquées afin d'expliquer les raisons de ses absences successives.