C'est une réalité désormais connue de tous. Comme c’est le cas en Syrie, le nombre des combattants en provenance de Tunisie et ayant rejoint les rangs de l'EI en Libye est le plus important. Ils sont estimés à 1 500.
Pour le cas tunisien, l'étude mentionne que ces combattants proviennent de l'ensemble du pays et pas seulement d'une seule ville ou d'une seule région. « C'est un problème de sécurité majeur qui pourrait conduire à l'instabilité », considère le rapport qui ajoute que le problème s'est aggravé avec le manque persistant des réformes économiques et structurelles, depuis la révolution.
Le rapport indique par ailleurs que parmi les jihadistes en Libye, on compte 300 Marocains, 130 Algériens, 112 Egyptiens et 100 Soudanais.
Quant aux jihadistes venus de l'Afrique subsaharienne, ils sont estimés à 900. Majoritairement en provenance du Sénégal, du Ghana, du Mali, du Niger, et du Tchad. Il y aurait également 66 Français venus gonfler les rangs de l'organisation Etat islamique.
Le rapport met aussi en lumière le risque de voir transiter des jihadistes parmi les migrants qui traversent la Méditerranée. Les auteurs des attentats de Berlin en 2016 (un jihadiste tunisien) et de Londres en 2017 (un jihadiste libyen) étaient connectés aux filières libyennes. D'ailleurs, les organisations jihadistes utilisent dans le désert comme dans la mer, les mêmes routes que les trafiquants et les migrants clandestins.
Située aux portes de l'Europe et frontalière de six autres pays africains, la Libye constitue pour l'EI un « passage stratégique ».