La communauté internationale et la France continuent de soutenir à bout de bras Fayez al-Sarraj. « Le gouvernement d'entente nationale est la seule autorité légitime », a martelé Bernard Cazeneuve ce vendredi 7 avril. Le Premier ministre libyen a lui appelé à la reprise du dialogue entre les parties, afin d'éviter l'escalade, ajoutant que seule une solution politique était possible, et que le pouvoir militaire devait se placer sous l'autorité civile.
Mais Fayez al-Sarraj est extrêmement affaibli. Des milices combattent son autorité jusque dans Tripoli et l'homme fort de l'Est, le général Haftar semble de plus en plus tenté par une conquête du pouvoir. Pour autant, Paris ne voit pas d'autre alternative que de soutenir le gouvernement d'entente nationale. « Quelle est l’autre solution ? interroge un diplomate. Laisser le pouvoir aux groupes armés ? Ça va conduire à la guerre civile. Il faut faire le choix le plus adapté au contexte. »
La France reste donc sur sa ligne, même si tout le monde s'accorde à dire que Fayez al-Sarraj s'appuie sur les milices islamistes de Benghazi. « Il nie soutenir ces groupes. Si c'est sa stratégie, il ne l'assume pas », confie-t-on à Matignon. Pour montrer le soutien de Paris, Bernard Cazeneuve a déclaré que les recettes pétrolières devaient être transférées à la Banque centrale. Mais l'injonction ressemble à un voeu pieux, car c'est le général Haftar qui contrôle aujourd'hui les terminaux pétroliers.
Bernard Cazeneuve encourage la Tunisie sur la voie des réformes économiques
Pour son dernier voyage officiel, Bernard Cazeneuve a déposé une gerbe de fleurs au Musée du Bardo, touché par un attentat terroriste il y a deux ans. Il a été reçu par le président Beji Caïd Essebsi avant une réunion de travail avec son homologue Youssef Chahed. La rencontre a notamment porté sur la situation socio-économique de la Tunisie. Six ans après sa révolution, le pays peine en effet à relancer sa croissance.