Depuis la levée de l'état d'urgence, en août dernier, des mouvements de protestation émergent régulièrement dans les régions Oromia et Amhara. En 2015 et 2016, elles ont été le théâtre de manifestations et d'une répression qui a fait officiellement autour d'un millier de morts. Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées et détenues.
Ce sont ces personnes qui sont concernées par les libérations annoncées, début janvier, par le Premier ministre éthiopien et chef de la coalition au pouvoir. Depuis, 500 personnes sont sorties des prisons fédérales dont Merera Gudina, leader d'un parti d'opposition oromo. Ce vendredi, c'est l’OPDO, l'autre grand parti oromo, qui a annoncé les nouvelles libérations.
Ce parti fait partie de la coalition au pouvoir mais tente de plus en plus de s'en émanciper. L'OPDO bénéficie aussi d'un soutien populaire. Peut-être est-ce pour ne pas le perdre qu'il a décidé ces quelques 2 300 libérations.
Cela suffira-t-il à calmer la colère dans certaines zones de l'immense région Oromia ? Pas sûr. Les médias locaux rapportent de nouvelles éruptions de violences cette semaine. L'ONU a condamné l'action de la police fédérale éthiopienne et appelle à « réviser le statut » d'un grand nombre de personnes toujours emprisonnées.