Kenya: à Nairobi, le scandale de l’hôpital Kenyatta continue

Le plus grand centre de soin du Kenya, l’hôpital Kenyatta à Nairobi, est sur le grill depuis que des femmes ont affirmé, sur les réseaux sociaux, avoir été victimes d’agressions sexuelles et même de viols dans l’établissement. Mardi, des activistes ont manifesté pour demander que la lumière soit faite.

Elles étaient plusieurs centaines de femmes à marcher dans les rues mardi. Sous la bannière de l’organisation Health Empowerment Right, elles sont allées jusqu’au ministère de la Santé pour exiger de rencontrer le ministre. Cleopa Mailu a demandé une enquête sur les allégations d’agressions sexuelles perpétrées par des employés de l’hôpital contre de jeunes mères.

Une enquête à laquelle les activistes ne croient pas. « C’est de la poudre aux yeux. Personne n’a contacté les victimes ou n’est venu enquêter à l’hôpital. Ces faits sont dans la culture de ce lieu. Dans le passé des femmes ont voulu dénoncer, mais ces affaires ont été étouffées », explique l’activiste Wanjeri Nderu.

Le collectif rassemble en ce moment des témoignages de victimes et espère déposer une plainte dans quelques jours. « C’est sensible. Nous devons assurer la sécurité des témoins. Et c’est difficile de prouver de tels faits plusieurs années ou même plusieurs semaines après », indique Wanjeri Nderu.

Dans sa marche, le collectif s’est ensuite rendu à l’hôpital où il est tombé nez à nez avec une contre-manifestation du personnel de santé. « Ce sont de fausses accusations qui mettent en doute l’intégrité des professionnels de santé », a déclaré Reuben Cheboi, président du syndicat des employés du secteur hospitalier. Il a même menacé de traîner en justice les organisations accusatrices.

Les agents de la morgue de l’hôpital, pointés du doigt par les victimes présumées, ont eux menacé de faire grève.

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