Le film frappe par son réalisme. Les séquences montrent la réalité brute. Le voyage, la poussière, l'attaque, les tirs. Un choix assumé par Tobias Rosen, le producteur, qui a voulu pousser aussi loin que possible l'authenticité.
« Nous avons fait beaucoup de recherches, parlé à des victimes, à d'anciens shebabs. Nous avons travaillé avec des locaux, car ce film est aussi une histoire kenyane. Il n'était pas question de venir comme des étrangers et raconter selon notre point de vue. »
Alexander Ikawah est écrivain et scénariste. Il a participé au travail d'écriture et de recherche. « Le chauffeur a toujours une balle dans le pied. C'est triste de voir ce héros souffrir encore. Partout vous avez des films de super héros qui sont des fictions. Ici c'est une histoire avec de vrais gens mettant leur vie en danger pour des inconnus. Ça les rend spéciaux. Et j'ai essayé d'écrire sur eux avec honnêteté », explique-t-il.
L'héroïne Adelyne Wairimu joue une passagère chrétienne, hostile à l'islam et pourtant sauvée par les voyageurs musulmans. Pour elle, l'action de ces passagers doit servir à combattre l'intolérance : « Nous devons nous unir, vivre en paix. Nous devons arrêter d'avoir peur des musulmans et comprendre qu'islam ne veut pas dire terrorisme. Les musulmans sont des gens bons.»
« Watu Wote » a reçu une soixantaine de prix internationaux. Il faudra attendre les Oscars, en mars prochain, pour voir si Hollywood lui offre la consécration.