La décision annoncée par le président du tribunal militaire a suscité un grand débat. « Désormais, la RTNC [la chaine gouvernementale, Ndlr] aura le monopole des reportages pendant le déroulement des audiences », a lâché le magistrat militaire. En clair, « tous les autres médias n'auront qu'à s'adresser à la RTNC qui pourra leur donner des images ».
Non contents de la décision du tribunal, les avocats de la défense ont décidé de se retirer. Maître Sylvain Mukendi du collectif de la défense : « Ce que nous avons vécu aujourd’hui, c’est vraiment autre chose que du droit. Et nous avions même demandé au tribunal de décider à ce que la RTNC puisse partir afin qu’il décrète le huis clos. Le tribunal a décidé de ne retenir que la RTNC. »
Pourquoi cette discrimination ? s'est interrogé, pour sa part maître Peter Ngomo. « C’est une discrimination ! Dès lors que le tribunal a accrédité les organes de presse, il n’avait qu’à les laisser aller jusqu’au bout. Pourquoi on veut tout contrôler ? »
Pour maître Nyabirungu Muenesonga, avocat de la République, il faut faire la part des choses : « Le choix de la RTNC ou autre, pour moi, c’est secondaire, c’est accessoire. L’important c’est de nous assurer que le procès est public et contradictoire. »
La prochaine audience aura lieu mercredi 3 janvier 2018. Mais les avocats de la défense ont annoncé déjà qu'ils ne seront participeront pas au procès tant que le tribunal maintiendra sa décision de privilégier un seul média.