Cette loi est censée répondre aux problèmes pratiques constatés lors des scrutins antérieurs, par exemple pour lutter contre l’émiettement des suffrages et la sous-représentativité – autrement dit la présence dans les assemblées d’un grand nombre de députés élus avec très peu de voix – il a été fixé dans la loi un seuil légal d’éligibilité.
Pour l’élection des députés nationaux, un seuil de 1% du nombre total des suffrages exprimés est déterminé au niveau national. En clair, pour être admis à l’attribution des sièges, il faudra atteindre ou dépasser ce seuil.
Mesure d'exclusion ou de rationalisation ?
Pour le député de l'opposition Christophe Lutundula, également président de l'Alliance des démocrates pour le Progrès et vice-président du G7, cette mesure va exclure les candidats indépendants du processus électoral.
« En instituant le seuil de représentativité, il est clair que les candidats indépendants ne pourront jamais l’atteindre. Et donc ils seront frappés, en quelque sorte, d’inéligibilité, estime-t-il. Ce qui est en violation flagrante de la Constitution. En tant qu’opposition démocratique et républicaine, nous allons saisir la Cour constitutionnelle, afin d’obtenir l’annulation du seuil de représentativité qui viole l’article 101 de la Constitution en ce qu’il crée une autre condition d’éligibilité, en réalité d’exclusivité, des candidats indépendants. »
Le porte-parole de la majorité présidentielle André-Alain Atundi salue, de son côté, la promulgation de cette nouvelle loi électorale. Il assure que ce seuil de représentativité de 1% va permettre de « rationaliser » la vie politique congolaise.
« Ce n’est pas une pratique inventée pour mettre les opposants hors d’état de nuire ou en marge du processus électoral, assure André-Alain Atundi. Le gouvernement a épinglé deux raisons essentielles : il s’agit de la moralisation de la vie politique pour empêcher le phénomène si néfaste de transhumance, et la rationalisation de la vie politique pour réduire le nombre de partis politiques aux formations représentatives. 1% a semblé le minimum. Et donc il n’y a aucune mesure discriminatoire. »
D’autres points de désaccord
L’autre point de divergence au sein de la classe politique est la caution. Pour les législatives nationales, elle a été fixée à 1000 dollars américains, toujours contre l’avis de l’opposition, qui trouve ce montant excessif.
Autre point de discorde : cette nouvelle loi ouvre la voie à l’utilisation de la machine à voter, ou « vote semi-électronique ». L’article qui interdisait tout vote électronique pour ce cycle électoral a été élagué.