La commission électorale le confirme : il n'y aura bien qu'une seule machine par bureau de vote. Même si on considère que les Congolais voteront de 6h du matin à 20h le soir. Et que l'on prend le taux moyen de participation aux dernières élections... Cela signifie que chaque électeur aura tout au plus 1 à 2 minutes maximum pour faire trois choix, présidentielle, législatives et provinciales, sur une machine qu'à ce jour, personne ne sait manipuler.« C'est pour ça qu'on commence la sensibilisation en janvier », rassure la Céni.
Trente machines qui sillonneront les 90 000 bureaux de vote que compte le pays jusqu'en décembre. Mais pas d'isoloir prévu, avec le risque que l'électeur fasse appel à un tiers pour l'aider, c'est le secret du vote qui est aujourd'hui menacé, selon des experts nationaux comme étrangers.
Pannes éventuelles
« Et si ces machines tombent en panne dans le Congo profond, ce serait quoi l'alternative ? », avancent encore ces experts, rappelant que pour les élections en Côte d'Ivoire, au Nigeria ou même en Italie, en moyenne, un tiers des machines utilisées uniquement pour l'identification des électeurs dans ces pays était tombé en panne.
La commission électorale balaie l'argument du revers de la main, assurant qu'un stock de machines sera prépositionné pour remplacer au pied levé ces machines dans les bureaux les plus reculés le jour du vote. « De toute façon, sans machine à voter, pas d'élections en 2018 », conclut la Céni.
Pour un diplomate occidental, « la décision d'utiliser plus de 100 000 machines de vote électronique pour la première fois, le jour du vote, sans test, sans études de faisabilité, sans avis juridique, consensus national ou transparence pourrait saper l'élection la plus importante de l'histoire du Congo ».
Pour la Céni, les partenaires du Congo qui se sont permis de critiquer le font car ils n'ont pas obtenu le contrat qu'ils espéraient dans ce processus électoral.