Le facilitateur a réuni tout ce beau monde dans une même salle mardi 5 décembre, pour la première fois depuis le lancement des travaux, pour leur dire combien ils l'avaient « déçu ».
Depuis une dizaine de jours, les deux parties ont bien planché sur les huit points de l'ordre du jour sélectionnés par son équipe, puis ils ont échangé leurs documents comme prévu. Mais impossible d'aller plus loin.
Selon Benjamin Mkapa, ils devaient ensuite se mettre ensemble et sélectionner les points de convergence, avant de commencer à discuter de ceux qui les divisent.
Mais voilà, la délégation du gouvernement burundais, le parti au pouvoir et tous leurs alliés, ont catégoriquement refusé de s'engager dans ce qu'ils considèrent comme des négociations avec l'opposition interne, présente à Arusha.
Ils s'en sont tenus à leur ligne de conduite : non aux négociations, rapatriement de ce dialogue et le droit pour le gouvernement de réviser la Constitution dans Burundi où « tout va bien ».
Le facilitateur dans la crise s'est donc finalement rendu à l'évidence : pas de texte commun possible.
Benjamin Mkapa ne parle plus de négociation d'un accord qui sera signé devant les chefs d'Etat de la région vendredi 8 décembre. Il rencontre désormais les leaders de chaque camp en aparté, avant de sortir bientôt une déclaration sur ce round de discussions.
Quelles seront ses conclusions ? L'opposition burundaise espérait de véritables négociations, elle se dit déçue par une équipe de la facilitation qualifiée de faible, à qui elle attribue ce qui ressemble de plus en plus à un échec à ses yeux.