Il y a d'abord eu l'opposition en exil et la société civile indépendante, qui ont décidé de boycotter cette session parce qu'ils n'avaient pas été tous invités. Le facilitateur Benjamin Mkapa a donc décidé de reporter l'ouverture solennelle de cette session, pour mardi à 10 h locale, afin de permettre à ceux qui auraient changé d'avis de les rejoindre.
Au final, seulement deux ou trois ont franchi le pas, de quoi porter un coup au caractère « inclusif » de cette session puisqu'il n'y aurait qu'une vingtaine d'opposants, presque tous en provenance de Bujumbura, sur la centaine de délégués réunis à Arusha.
Puis, le pouvoir burundais s'est mis à son tour à ruer dans les brancards. Ses représentants ont vu rouge lundi soir en lisant le programme concocté par le facilitateur Benjamin Mkapa, car ils ne veulent pas entendre parler du mot « dialogue », ni de la signature d'un accord de sortie de crise à l'issue de ces deux semaines de discussions.
Mais surtout, Bujumbura a lancé un processus de révision de la Constitution qui doit permettre au président Pierre Nkurunziza de briguer deux nouveaux mandats de 7 ans à partir de 2020, il refuse tout net que cette question soit à l'agenda d'une session qu'il veut confiner dans les limites d'un simple « dialogue ».
Du coup, Mkapa n'a pu finalement lancer officiellement cette session qu'en milieu d'après-midi, après avoir discuté pendant des heures avec les délégués du pouvoir burundais.
Qu'ont-ils obtenu ? Personne ne sait, les journalistes présents sur place ont été chassés manu militari dès lundi soir.