Trafic d’êtres humains: rebondissement au procès de l’Erythréen Medhanie

C’est un rebondissement en Sicile au procès du jeune érythréen accusé d'être le chef d'un important gang de trafic d'êtres humains en Afrique du Nord. Pour la première fois depuis l'ouverture des audiences il y a un an, un témoin est venu disculper le jeune homme à la barre : il s'agit d'un expert en analyse vocale qui a comparé la voix du trafiquant Medhanie Merid et celle du prévenu.

« On peut dire que le jeune homme détenu n'est pas le trafiquant Medhanie Merid. » Le professeur Milko Grimaldi, du Centre de recherche interdisciplinaire sur le langage de l'université de Salento, est catégorique. « Il existe une certitude à 99%, a-t-il conclu devant le tribunal, que la voix de Medhanie Merid n'est pas celle de l'homme arrêté, et il s'agit du résultat le plus élevé que l'on peut obtenir avec ce genre de test. »

Cela fait bientôt un an que l'avocat Michele Calentropo essaye de faire entendre raison aux juges et aux procureurs : son client est bel et bien pris pour un autre, depuis son arrestation à Khartoum en juin 2016 et son extradition éclair en Italie. Il s'appelle en réalité Medhanie Tesfamariam, il a 29 ans, il était réfugié au Soudan comme des milliers de ses compatriotes.

Ce témoignage déterminant vient s'ajouter à une série de révélations qui disculpent le jeune homme, des révélations dans la presse venant de la famille du prévenu, de l'épouse du vrai accusé, et même de l'accusé lui-même, toujours en cavale. Mais pour l'heure, les procureurs ne veulent rien entendre. Il faut dire que l'arrestation du jeune homme avait été saluée à l'époque par plusieurs ministres italiens comme une grande victoire.

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