Deux équipes d'enquêteurs et deux régimes de sanctions, pour la Somalie d'un côté et pour l'Erythrée de l'autre : telle est la recommandation du Groupe de contrôle de l'ONU.
Il faut dire que, une fois de plus, et malgré les soupçons, les limiers de l'ONU ne sont pas parvenus à prouver qu'Asmara soutient encore les jihadistes somaliens. Empêchés de se rendre en Erythrée, enquêtant sur le monde très secret des renseignements militaires, ils n'avaient pas beaucoup d'atouts dans leur jeu, il est vrai. Ils veulent donc réduire l'attention sur la question des shebabs pour se concentrer sur les autres agissements du régime érythréen dans la région.
Et il y a de quoi faire. Le rapport d'enquête détaille encore une fois une suite de petites violations de l'embargo par l'Erythrée, allant de l'importation de matériel radio nord-coréen à la contrebande d'armes avec le Soudan. Mais aussi la formation secrète de ses pilotes par une petite compagnie civile tchèque, ou par la marine des Emirats, qui dispose d'une base navale dans le pays.
Plus grave : les enquêteurs détaillent cette année encore les combines du régime érythréen pour former, nourrir et payer plusieurs rébellions éthiopiennes ou djiboutiennes. Rébellions qui, depuis l'Erythrée, mènent des opérations meurtrières de l'autre côté des frontières.