Le tribunal de Cotonou, qui d'habitude fourmille de monde, est désert. Ceux qui viennent légaliser des actes repartent, tout est fermé. Fermées aussi les salles d'audience.
Déception pour Salimata et Aminata. Ces commerçantes ont fait le déplacement depuis Parakou, à 400 kilomètres au nord : « C’est quelqu’un qui nous doit 17 millions et c’est aujourd’hui, c’est notre audience. On ne savait pas qu’il y a grève. On est là depuis le matin. On n’a trouvé personne. C’est dommage. On doit rentrer. On va prendre le bus de 13 heures. Peut-être prochainement, on peut encore venir ».
Dans un bureau de la Cour d'appel, on trouve les représentants des six syndicats. Ils parlent d'un malaise durable qui aboutit à 29 revendications. Mais ce sont les dernières nominations des greffiers qui ont déclenché le débrayage.
« Lorsque vous voulez nommer des gens, vous devez tenir compte des grades, estime Kouassi Cakpo-Bessé, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la Justice (Syntra-Justice). On ne peut pas prendre des gens moins gradés qui doivent commander des plus gradés et leur doyen. C’est ce qui se passe aujourd’hui à travers les nominations que nous sommes en train de contester au niveau des greffiers en chef On va combattre cette vieille pratique-là ».
Les syndicats annoncent déjà une grève de 72 heures la semaine prochaine, si le ministre de la Justice Joseph Djogbenou, qui les a reçus lundi, ne fait pas de geste concret.