La stupeur puis des murmures dans la salle d’audience, lorsque la présidente de la cour annonce le renvoi. Aucune partie, ni la défense, ni la partie civile, n’avait évoqué l’insuffisance de pièces ou la présence de l’expert psychiatrique sur la liste des déposants.
Dès l’ouverture du procès mardi, des avocats confiaient que le dossier n’était pas bien préparé, mais ils ne s’attendaient pas à un renvoi alors qu’on était entré dans le vif du sujet. Les auditions et confrontations des dix accusés avaient eu lieu. La cour avait même accepté ce vendredi matin d’entendre trois déposants, venus avec leurs contrats ICC Services. Le renvoi est intervenu juste après le témoignage du seul épargnant constitué partie civile.
Les Béninois, concernés ou pas, et beaucoup le sont, se demandent si l’affaire sera jugée un jour. En plus des dix accusés amenés à la barre cette fois-ci, et qui retournent en prison où ils ont déjà passés 7 ans, dix autres doivent aussi comparaître.
Ce n’est qu’après que les éventuels dédommagements seront examinés au civil. De nombreuses victimes risquent de perdre le peu d’espoir qu’elles entretiennent encore quant à la restitution de leur argent.