Le 15 août, Mory Doumbia, 60 ans, a quitté la ville de Bouaké pour Abidjan avec l'espoir d'accomplir le cinquième pilier de l'Islam. Cependant, il n'est jamais monté dans l'avion, faute de visa. En cause : son agence de voyages avait dépassé les quotas de pèlerins qui lui étaient alloués par l'Etat.
Cet enseignant à la retraite se dit très déçu : « Hadj, c'est une procession de foi, vous informez votre entourage, le quartier, la ville, tout le monde se mobilise pour vous accompagner. »
Avec les 255 autres victimes, il a monté un collectif afin d'au moins réclamer le remboursement des sommes versées, entre 2 et 3 millions de francs CFA par personne. Les responsables des deux agences mises en cause, Méridien Hadj & Oumra et EIMPC, ont été brièvement interpellés et se sont engagés à répondre à leur attente.
Bamba Messamba, à la tête de la direction générale ivoirienne des cultes, s'est aussi emparé du dossier : « Il y a eu un préjudice moral, mais sur plan financier, on va tout mettre en œuvre pour qu'ils puissent recouvrer tout leur dû. Et peut-être que d'ici lundi, Méridien aura terminé ses remboursements, l'autre agence a proposé un délai d'un mois pour le remboursement et ce remboursement a déjà commencé. »
La direction générale des cultes n'exclut toutefois pas des sanctions. Elle a aussi proposé aux victimes d'être inscrites en priorité sur la liste du contingent étatique de l'année prochaine.