Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
A Chiyah ou Haret Hreik, banlieues à majorité chiite au sud de Beyrouth, les habitants font leurs dernières courses pour les célébrations de l’Aïd al Adha. Dans quelques jours, les entrées des domiciles des fidèles, à leur retour du hadj, seront ornées de décorations. Mais les pèlerins chiites sont moins nombreux cette année que par le passé, selon des agences chargées d’organiser le voyage.
Si le souvenir de la bousculade meurtrière, l’an dernier, a freiné les velléités de départ, les demandes sont restées importantes… Pour expliquer la participation moins élevée, le responsable d’un bureau de pèlerinage dans la banlieue sud, met en cause le quota plus bas attribué aux Libanais cette année par Riyad, et il se désole : moins de 10% de ses clients ont obtenu le sésame pour se rendre à La Mecque.
Mais il y a aussi des motifs plus politiques : depuis quelques années, l’animosité entre Riyad et Téhéran pèse sur le choix de partir au hajj, soutient le directeur d’une autre agence ; sa principale activité est aujourd’hui générée par des pèlerins qui préfèrent visiter les lieux saints chiites en Irak. Selon cet interlocuteur, des cas de désistements ont eu lieu cette année parmi des fidèles, sympathisants du Hezbollah pro-iranien, qui avaient obtenu le visa pour le hadj.