« Mon père était en contact avec Fayez al-Sarraj. Il l'a informé de sa venue à Tripoli. Il avait une réservation d'hôtel mais le président du Conseil présidentiel l'a convaincu d'aller dans un autre hôtel. Le Conseil présidentiel s'est chargé de son transport à l'hôtel Victoria », raconte Zeidan Ali Zeidan, fils de l'ancien Premier ministre.
Cet hôtel, situé dans un quartier sous contrôle de milices, n’était pas du tout sécurisé.
« Tous les indices nous montrent que c'est une opération montée », affirme le fils d’Ali Zeidan qui tient le gouvernement comme responsable de la sécurité et de la santé de son père.
Interrogé, le procureur général de Tripoli assure que l'ancien Premier ministre n'a aucun problème avec la Justice et qu'aucun mandat d'arrêt n'a été délivré contre lui. Son avocat, Moussa Al Dakali Al Zintani, est du même avis. « Zeidan n'a aucun problème avec la Justice, sauf si on essaye de lui en fabriquer », affirme-t-il, avant de préciser à RFI : « Ce qui est source d'inquiétude pour nous, c'est qu'aucun parti n'ait annoncé sa responsabilité dans cet enlèvement ».
Un membre de la famille, présent lors de l’enlèvement d’Ali Zeidan, accuse les hommes de Haitham Tajouri, chef d'une milice à la solde du gouvernement, d'être les auteurs de ce rapt. Selon lui, Ali Zeidan serait retenu interrogé dans le quartier général de cette milice, à Tripoli.
Pour le moment, le Conseil présidentiel garde toujours le silence sur cette affaire. Un silence « douteux de la part du gouvernement Fayez al-Sarraj », mentionne un communiqué de la Commission nationale des droits de l'homme en Libye. La Commission demande à mettre fin rapidement à ce qui constitue une « atteinte aux droits de l'homme ». Elle précise qu'aucun ordre de Justice ou mandat d'arrêt n’ont été émis contre Zeidan.
Ce n'est pas la première fois qu'Ali Zeidan est enlevé. En 2013, il a été enlevé à l'hôtel Korinthia, à Tripoli, alors qu'il était Premier ministre, mais l'opération n'a alors duré que quelques heures.