Les leaders de l’opposition et de la majorité ont commencé à se succéder à la tribune du Parlement sud-africain pour livrer des discours dont le ton et les termes prouvent que la session parlementaire qui vient de démarrer s’annonce comme l’une des plus importantes depuis l’avènement de la démocratie sud-africaine.
« Il s’agit d’un choix entre ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, entre ce qui est bon et ce qui est mauvais », a notamment lancé Mmusi Maimane, chef de l’opposition parlementaire et leader de l’Alliance démocratique, incitant les députés de l’ANC à « voter selon [leur] conscience et à destituer ce président corrompu et brisé ».
« Zuma n’a pas seulement vendu son pays, il a aussi vendu son parti »
Autre argument avancé par les leaders de l’opposition : « Voter la défiance, ce n’est pas voter contre l’ANC, mais c’est voter contre un président corrompu », a lancé Julius Malema, le leader des Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti de gauche radicale.
Mais le nom de Zuma n’est pas le seul à être l’objet des attaques lancées par les opposants. Un autre nom, celui de la famille Gupta, la famille par laquelle le scandale est arrivé, revient systématiquement. Une famille à qui « Jacob Zuma n’a pas seulement vendu son pays, il a aussi vendu son parti », accuse par exemple Phumzile Thelma Van Damme, députée de l'Alliance démocratique depuis la tribune.
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Les poids lourds de l'ANC se succèdent également pour défendre le président sud-africain. Puleng Peter Mabe accusant notamment ses adversaires de répandre « rumeurs, propagandes et allégations », et leur réclamant de « donner les preuves à l’Assemblée » de la corruption de Jacob Zuma. « Nous ne sommes pas des traîtres. Nous voterons pour l'ANC. L'ANC rejette cette motion, ainsi que ce qu'elle contient », a pour sa part lancé Doris Dlakude, députée de l'ANC.
50 députés de la majorité
Il faudra certainement compter plusieurs heures avant que les résultats ne soient connus, puisque les députés vont voter en glissant leur bulletin dans l’urne.
L’opposition - qui a appelé à des manifestations qui se déroulent depuis ce mardi matin - espère que ce scrutin à bulletin secret leur permettra de rallier le vote de nombreux députés de l’ANC lassés des frasques de Jacob Zuma.
Mais c'est encore loin d’être gagné, puisque l’ANC possède une majorité écrasante de 249 sièges sur 400 au Parlement. Il faudrait donc qu’au moins 50 députés de la majorité votent en faveur de cette motion de défiance pour qu’elle ait une chance d’aboutir.