Le silence de la présidente de l'Assemblée nationale sème le trouble en Afrique du Sud. Certains soupçonnent Baleka Mbete de vouloir gagner du temps et d'attendre la toute dernière minute pour annoncer que le vote de la motion de défiance ne se fera pas à bulletin secret. Une manière, peut-être, pour la présidente du Parlement d'esquiver les critiques et d'éviter un ultime recours en justice de l'opposition.
En attendant, chacun a pris position. Le chef du groupe ANC au Parlement a répété qu'il est « impensable » que les députés de la majorité votent contre Jacob Zuma. « Cela déboucherait sur une crise sans précédent », a-t-il mis en garde. L'ANC a déjà pris des mesures disciplinaires contre une députée qui avait exprimé publiquement son soutien à un vote à bulletin secret.
Allié historique de l'ANC, le Parti communiste sud-africain a lui aussi demandé à ses 17 députés de rejeter la motion de défiance afin de ne pas sanctionner le gouvernement dans son ensemble. Mais des discussions doivent être ouvertes sur l'avenir de Jacob Zuma.
Quant à la centrale syndicale Cosatu, elle appelle ses membres à se joindre aux manifestations prévues lundi et mardi au Cap et à Johannesburg pour demander le départ de Jacob Zuma aux côtés de l'opposition.
Le parti majoritaire compte 249 élus sur 400 au Parlement. Il faudrait donc qu'au moins 50 d'entre eux fassent défection pour que le vote bascule.