Pendant quatre jours, les experts de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar et les ministres des Transports des 17 pays membres ont planché pour créer un programme de développement censé permettre d'unifier le ciel africain et le transport aérien en Afrique, d'ici à 2032.
« L'avantage d'avoir un ciel unique en Afrique, c'est d'abord des questions de sécurité, avance James Andrianalisoa, le directeur général de l'Aviation civile de Madagascar. Si vous traversez l'Afrique aujourd'hui du nord au sud ou d'est en ouest, vous traversez plusieurs zones de contrôle qui ont des procédures différentes. »
Des coûts fixes
Mais selon James Andrianalisoa, qui représente la Grande Île au sein de l'Asecna, c’est aussi « une question de coût ». « Si on veut abaisser les redevances que doivent payer les compagnies aériennes et qui sont répercutées dans le prix du billet du passager, il faut travailler sur une plus grande échelle pour mieux absorber les coûts fixes. » Des coûts fixes qui permettent d'assurer par exemple le fonctionnement des tours de contrôle des aéroports.
Le ministre malgache des Transports, Benjamina Ramanantsoa Ramarcel, approuve ce nouveau programme. « Plus vous avez une maîtrise parfaite de la navigation aérienne, plus la sécurité est assurée au niveau du trafic aérien, plus vous avez une hausse du trafic passager et plus vous dégagez beaucoup d'argent pour pouvoir financer ce genre de plan. »
Et il va en falloir de l'argent. Car ce plan est estimé à 423 milliards de francs CFA (650 millions d'euros) pour les quatre premières années seulement. Pour le financer, l'Agence compte sur les bailleurs de fonds internationaux (BAD ou UE) mais aussi sur l'adhésion de nouveaux pays africains, attirés par l'expérience et l'expertise du plus gros et ancien organisme de gestion du ciel africain.