Dans les rues de la capitale rwandaise où s'affichent partout les couleurs « rouge blanc bleu » du parti au pouvoir, la campagne électorale ne semble pas susciter l'engouement.
Même si depuis près de trois semaines les prétendants parcourent le pays, beaucoup, comme ce fonctionnaire, ont encore du mal à donner les noms de Philippe Mpayimana et de Frank Habineza, les deux candidats d'opposition : « Il y a Paul Kagame, Mpayimana... et l'autre.... Euh je ne connais pas bien son nom ».
Il en est de même pour Patrick 22 ans qui s'apprête à voter pour la première fois. « Je connais seulement le premier candidat, Paul Kagame, dit-il. Les autres je ne sais pas ce qu'ils font, ce qu'ils disent, je ne les suis pas. Car mon choix c'est Paul Kagame, il a sauvé notre pays et construit tout ce que nous voyons autour de nous. »
Pourtant, la campagne est couverte par la presse locale. « Je ne m'intéresse pas à la politique », assure un jeune homme qui comme beaucoup ne doute pas d'une réélection de Paul Kagame.
Assis à la terrasse d'un bar, Denis un comptable de 28 ans dit avoir la sensation que les deux opposants ne proposent rien de plus que le président sortant, sans pour autant être en mesure de détailler leurs programmes. « Cela fait vingt ans qu'il n'y a aucune alternative à Kagame dans le pays », rappelle un journaliste rwandais.
Ce dernier ajoute que beaucoup - notamment dans les campagnes - préfèrent ne pas afficher leur intérêt ou curiosité envers l'opposition de peur de possibles représailles.