Au bord d’une route, quelque deux cents personnes encadrent une estrade drapée des couleurs du Parti démocratique vert.
Parmi elles, beaucoup d’enfants attirés par la musique entêtante, mais aussi quelques curieux comme Sabin. « Je suis venu voir ce qu’il avait à apporter, mais il n’a aucune chance. Tout ce que Kagame nous a promis il nous l’a donné. Moi je vais voter pour Kagamé, il n’y a que lui. »
Dans son discours, Frank Habineza a promis de lutter contre le chômage, de mettre fin à la monoculture imposée par les autorités. Il a aussi dénoncé l’existence de centres de détentions illégaux dans le pays, centres régulièrement pointés du doigt par HRW, malgré les démentis du gouvernement. A aucun moment il n’a prononcé le nom de son adversaire Paul Kagame.
A l’issue de ce meeting, au micro de RFI, Frank Habineza a aussi accusé des autorités locales de l’est du pays de l’avoir contraint à annuler un rassemblement en début de semaine. Dans la foulée, son convoi a été pris à partie par des militants du parti au pouvoir : « Nous sommes un parti légal au Rwanda donc je ne comprends pas pourquoi des gens agissent de la sorte. Nous avons pris cette affaire très au sérieux et même envisagé de suspendre notre campagne ».
Frank Habineza n’est pas le seul à avoir rencontré des difficultés. Cela a été le cas dans l’ouest du pays pour Philippe Mpayimana. En réaction, la police a annoncé vendredi l’arrestation de deux responsables locaux et a rappelé sur son compte Twitter que les droits de « tous les candidats » à la présidentielle devaient être respectés.