La défense estime l'affaire, en l'état, impossible à juger et n'a pas hésité à quitter la salle de la Cour suprême en pleine séance. Principaux arguments : les avocats de certains coaccusés de Khalifa Sall n'ont pas été convoqués et manquent à l'appel.
Pour maître Ciré Clédor Ly, avocat du maire de Dakar, la justice tente d'accélérer le processus alors que l'échéance des législatives approche à grands pas : « Nous, nous avons utilisé les procédures, ils peinent à le faire. Maintenant, au niveau de la Cour suprême, les délais ne leur permettent pas de le juger avant les élections, ils ont décidé donc de raccourcir les délais. Et en le faisant, ils ont violé tous les droits ».
Et la Cour semble avoir donné raison à la défense. Il faut « que les différentes parties puissent faire leurs observations », a reconnu son président avant de reporter les délibérés.
« Ils ont boycotté, parce que seulement ils estiment qu’il n’y avait pas lieu que cette affaire-là soit reconnue. C’est leur droit le plus absolu. Mais la Cour a estimé nécessaire, pour mettre tout le monde dans les conditions, d’envoyer le dossier au 20 juillet. C’est une bonne démarche parce que ça participe aussi des respects des droits de la défense », estime maître Babacar Cissé, avocat général de l'Etat sénégalais.
A quelques jours de l'ouverture de cette campagne électorale pour les législatives et alors que la Cour ne rendra pas de décision avant le 20 juillet, il semble de plus en plus probable que le candidat Khalifa Sall battra campagne en prison.