« Le CNHU n’est pas achetable. On ne prend pas le CNHU. » C’est à une action préventive que cette aide-soignante est venue participer. Les six syndicats du CNHU ne veulent pas de mise en concession, pour eux, c’est une privatisation.
« Les citoyens béninois aujourd’hui sont pauvres. Ils n’ont pas les moyens de payer 7 000 francs CFA de consultation et vous imaginez que vous pouvez remettre cet hôpital à un privé qui va faire monter les frais de consultation qui pourraient être de 15 000 ou 20 000 francs comme ça se passe dans le privé ? C’est ce que nous avons vu dans un pays de la sous-région », alerte Théophile Dossou, infirmier depuis 22 ans, responsable du syndicat Unité CNHU.
Il y a des dysfonctionnements dans cet hôpital, mais pour les agents, l’Etat a sa part de responsabilité. C’est en tous les cas la position de Basilia Odjoubé Ahouansou, ingénieure en imagerie médicale, secrétaire générale du Syntra CNHU : « L’Etat béninois doit plus de 7 milliards de francs au CNHU. Si vous dites que nous ne sommes pas performants, est-ce que nous sommes les responsables de notre contre-performance ? Non. L’Etat n’a qu’à commencer d’abord par s’acquitter de ses dettes vis-à-vis du CNHU. »
Répondant aux questions d’un député, le ministre de la Santé, Alassane Seïdou, a expliqué que le projet, constitué d’un partenariat public-privé, n’était pas encore validé par le gouvernement. Les 1 300 agents, qui ont peur pour leurs emplois, vont rester mobilisés.