La loi antiterroriste éthiopienne est connue pour son intransigeance, et c'est en vertu de cette loi que Yonathan Tesfaye a été reconnu coupable. Coupable d'avoir, dit l'accusation, « incité au terrorisme » dans une série de posts sur sa page Facebook, en écrivant notamment : « Je vous demande de détruire le matériel de l'oppression » du parti dominant la coalition au pouvoir. « Il est temps, concluait-il, de démasquer nos tueurs. »
Or l'article 4 de la loi antiterroriste stipule que quiconque incite à la violence est coupable de terrorisme : c'est cet article que le jeune homme aurait violé.
Yonathan Tesfaye avait été arrêté en décembre 2015, alors que des manifestations violemment réprimées avaient commencé à endeuiller les régions Oromo et Amhara. Les populations de ces deux provinces importantes de la fédération éthiopienne protestaient contre leur marginalisation économique et politique, dans une Ethiopie avançant à grands pas sur la voie de la croissance à tout prix.
Le jeune homme, soutenu par toutes les figures de l'opposition elles aussi emprisonnées, risque 20 ans de prison. Le verdict sera prononcé dans les semaines qui viennent.