Au début de la semaine, la commission d'enquête chargée d'évaluer la mise en oeuvre de l'état d'urgence a comparu devant les députés éthiopiens.
Ses chiffres ont donné un contour concret à la situation : 26 000 personnes ont été arrêtées, près de 5 000 ont été envoyées devant un tribunal avec des chefs d'accusation graves, 475 ont été libérées après avoir été « conseillés », plus de 20 000 ont été libérés après une période de détention dans un camp militaire, où ils sont passés par un processus de « réhabilitation ».
L'autre effet de l'état d'urgence est d'avoir éteint les manifestations. Mais la pression internationale et la mobilisation de la maigre opposition a contraint le gouvernement à lâcher du lest. Le ministre de la Défense Siraj Fegessa a ainsi annoncé la levée des arrestations sans mandat, de la détention indéfinie à l'isolement et de la surveillance des médias, mais aussi de certains aspects du couvre-feu.
En revanche, pour motiver l'extension de l'état d'urgence, il a cité les agissements continus de « fauteurs de guerre » actifs aux frontières. Il faisait allusion aux groupes rebelles basés à l'étranger et qui continuent de mener des opérations à l'intérieur de l'Ethiopie.