A l'heure de la séance de discussions avec l'administrateur de la Jirama, les questions fusent dans la salle. « Pourquoi vouloir augmenter les tarifs alors que trois quarts de la population n'a pas accès à l'électricité ? » « A quand la fin des coupures de courant ? » se demandent les participants.
« Aujourd’hui ce sont des coupures fréquentes, c’est une énergie qui n’est pas constante, cela veut dire des difficultés au niveau de la santé, de l’éducation, mais cela veut dire aussi pas de développement économique avec des coûts d’électricité élevés et une mauvaise qualité de service, explique Hony Radert, la secrétaire générale du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes. Les entreprises ne peuvent pas investir à Madagascar. La Jirama est une vache à lait et il est temps que cela cesse ».
Mais pour Eric Randrasana, l'un des administrateurs de l'entreprise publique, il va encore falloir patienter avant que les choses ne s’améliorent. « Le nouveau directeur général de la Jirama n’est pas un messie, mais c’est quelqu’un qui doit endosser une mission très précise, affirme-t-il. Remettre en place la bonne gouvernance, réduire les coûts et après que la qualité du service ait augmenté, envisager des augmentations de tarifs ».
Le déficit de la Jirama s'explique principalement par un prix de vente de l'électricité inférieur à son coût de production. Le nouveau directeur général Olivier Jaomary vise un retour à l'équilibre financier d'ici trois ans.