« L’état des mangroves à Madagascar est inquiétant, en particulier autour des grandes villes de la côte ouest », souligne Jacques Iltis, biogéographe à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) avant de préciser que Majunga, Morondava et Tuléar sont les trois villes où cet écosystème est menacé.
« Dans ces villes, les besoins en bois sont importants et le fait que les forêts de l’ensemble régional sont soit protégées soit elles-mêmes très fortement déforestées, cela entraîne une pression sur le bois de mangrove qui est un bois de proximité et qui ne coûte pas cher. Cette pression est donc en forte augmentation », explique-t-il.
Ces modifications sont dues essentiellement à la main de l’homme et à ses installations urbaines, mais pas uniquement.
« L’élément qui se surajoute à ces problématiques de pressions humaines, c’est l’impact du changement climatique. Cet impact est de plus en plus visible. Il se traduit, entre autres, par de l’érosion littorale, en particulier sur les côtes sableuses où la mangrove souvent disparaît », ajoute Jacques Iltis.
L’impact du changement climatique a été démontré par les chercheurs à l’échelle régionale de l’océan Indien. Il reste désormais à être précisé en ce qui concerne Madagascar. Plus positif, enfin, les recherches ont aussi montré que les mangroves peuvent être restaurées, à condition toutefois de bien choisir l’essence à replanter en fonction de la zone de restauration.